Le danzón "Las Alturas de Simpson " composé en 1879 par Miguel FAÍLDE est considéré comme le premier danzón. Les típicas sont les formations qui traditionnellement interprètent le danzón mais progressivement à la fin du siècle ces formations réduisent le nombre de leurs musiciens et se transforment en ce qui va devenir les charangas. La "Charanga TORROELLA" est l'une de ces formations charnières qui jouent le danzón.


La grande époque du danzón va durer plus de quarante ans au cours desquels le genre va évoluer ainsi que la composition des formations qui l'interprètent.
Dès le début du siècle les Charangas Francesas dominent le panorama musical de la capitale. Celle de Raimundo et Pablo VALENZUELA ainsi que la "ORQUESTA de Felipe VALDÉS" ou la "ORQUESTA BABUCO" enregistrent au milieu de la décennie.


Orquesta Típica de Enrique Peña

La "ORQUESTA TÍPICA de Enrique PEÑA" au sein de laquelle joue le clarinettiste José URFÉ subit à la fin de la première décennie du XX° siècle l'influence d'un genre nouveau provenant de l'Oriente et en pleine ascension le Son. Les compositions du groupe, souvent dues à URFÉ, comportent alors une partie finale inspirée du montuno présent dans le Son.
On considère que le premier danzón de ce type est "Le Bombín de Barreto" composé en 1911 par José URFÉ.

A compter de cette composition tous les danzones comporteront cette troisième partie.


José Urfé

Le Danzón: Orquesta de E.Peña, "Eden Concert". 1918. >>> ...

Les grandes charangas des années dix sont incontestablement celles de La Havane et de Matanzas : "ORQUESTA de Tata ALFONSO", "ORQUESTA CERVANTÉS" dans laquelle joue le pianiste Antonio María ROMEU, la charanga de Félix GONZÁLEZ avec URFÉ et un autre clarinettiste José Belén PUIG qui fonde également sa propre charanga.
En 1911 Antonio María ROMEU organise son orchestre la "ORQUESTA Antonio María ROMEU" qui va devenir la formation de référence de la décennie et se positionner comme l'une des principales charangas jusqu'au milieu des années vingt. Des centaines de compositions, des dizaines d'enregistrements, des innovations capitales, comme l'introduction du piano, constituent l'apport de ROMEU à la musique cubaine.


Romeu et sa charanga.

Dans son évolution le danzón n'hésite pas non plus à annexer d'autres formes musicales pour en faire l'une de ces différentes parties.

Et durant toutes les années dix, et jusqu'au milieu des années vingt les salons et académies vibrent au son des danzones interprétés par des formations comme la "ORQUESTA Jaime PRATS", la "ORQUESTA de Tata PEREIRA", la "TÍPICA CRIOLLA"...
Mais le danzón se trouve menacé par le Son et la deuxième moitié de la décennie est terrible pour de nombreuses charangas qui ont du mal à survivre.
Le renouveau vient une nouvelle fois de Matanzas.

© Patrick Dalmace

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